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L’Iran, puissance hégémonique ?

La mort le 3 janvier 2020 du général iranien Qassem Soleimani, chef de la milice al-Qods et d’Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, a précipité l’Iran et les Etats-Unis au bord d’un conflit ouvert. Héritière de la Perse, la République islamique d’Iran, représente une menace grandissante pour les Etats-Unis, et notamment pour son rival historique, l’Arabie Saoudite. En effet, le roi Adballah déclarait ouvertement en 2010 au ministre français de la Défense Hervé Morin qu’il y a « deux pays au monde qui ne méritent pas d’exister : l’Iran et Israël ». Cependant, huit années plus tard, dans un entretien accordé à la revue américaine The Atlantic, le Prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed Ben Salman prend le contre-pied de son oncle en affirmant qu’Israël a le « droit d’exister ». Cette rupture a pour toile de fond l’établissement d’une alliance pragmatique entre Riyad et Tel-Aviv face à l’Iran, trouvant dans l’administration Trump un partenaire de confiance. Alors que l’Iran tirait profit des disputes intestines au sein du monde sunnite et arabe, causées notamment par l’intervention américaine dans l’Orient compliqué, la mort de Soleimani ne mettrait-elle pas un coup d’arrêt à sa stratégie qui vise à faire de l’un des plus anciens berceaux civilisationnels, une puissance hégémonique ?

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